Le « si magique »

Pour pouvoir faire vivre une histoire, il lui faut une structure solide, un squelette, des muscles, une taille (qui se mesure en minutes), avant que l’oralité soit en jeu.
Construire ou rebâtir un récit qui tienne « debout » est essentiel. Comme l’acteur ou l’actrice, l’auteur ou la conteuse doivent développer leur capacité à imaginer des univers.

Dans son livre intitulé La formation de l’acteur Constantin Stanislavski consacre un chapitre à l’imagination, et si ses conseils sont destinés à l’acteur et à l’actrice qui veulent enrichir leur rôle, ils s’avèrent être utiles à toutes personnes désireuses de créer des histoires.
Pour Stanislavski, la clé de l’imagination réside dans les mots « Et si ? ». Il propose une quantité d’exercices à mettre en pratique pour parvenir à construire, étape par étape, un récit. Exemple : Si la tempête arrive, que fait notre personnage ? Que ressent-il ? Comment se meut-il ?, etc. L’objectif est de créer de l’action et de faire avancer l’intrigue d’une manière cohérente, crédible et passionnante.

C’est en 2000, auprès de Daniel Lemahieu, lors d’un Atelier d’écriture dramatique qui s’étalait sur un semestre, que j’ai fait connaissance avec le Si magique et découvert les merveilleuses portes qu’ouvre cette simple clé.

Entre 2001 et 2007, avec l’acteur et metteur en scène Dominique Loquin, nous avons exploré en profondeur les exercices liés au si magique et la méthode développée par Stanislavski.
En prenant appui sur celle-ci, nous avons élaborer une pédagogie du jeu de l’acteur – de l’actrice, incluant la pratique du masque neutre, du clown, du bouffon et des masques de jeu.

Le « Si magique » est joyeusement présent dans l’art de conter et ne joue jamais sans être accompagné de l’Emerveillé « Et alors ? «